L’accès aux soins en France est mis à rude épreuve en 2025 en raison de tensions persistantes dans les ressources humaines du secteur hospitalier et médico-social. Selon le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs, plus de 35 % des postes de praticiens hospitaliers étaient vacants au 1ᵉʳ janvier 2024, un taux particulièrement élevé en psychiatrie où seuls 52 % des postes sont pourvus . Parallèlement, la France doit faire face à une population vieillissante et à une prévalence accrue des maladies chroniques, engendrant une pression supplémentaire sur les professionnels de santé et révélant l’urgente nécessité d’attirer et de retenir de nouveaux talents.
Les métiers médicaux sous tension en 2025
Les infirmiers et infirmières demeurent essentiels mais souffrent d’un manque chronique de candidats face à l’augmentation des pathologies chroniques et aux départs massifs à la retraite. Les aides-soignants, responsables des soins d’hygiène et de confort, subissent un turnover élevé en raison des conditions de travail éprouvantes. Les médecins généralistes, garants de l’accès aux soins de premier recours, voient leur démographie stagner, notamment dans les zones rurales les plus fragiles. Les sages-femmes, pivot du suivi prénatal et postnatal, ne suffisent pas à couvrir les besoins des maternités. Les pharmaciens d’officine, conseillers de proximité, sont de moins en moins nombreux dans certains territoires. La demande croissante de psychologues, stimulée par la sensibilisation à la santé mentale, reste en décalage avec le nombre de praticiens disponibles. Les radiologues, épicentre de la révolution de l’imagerie médicale, subissent une forte pression liée aux avancées technologiques et à l’augmentation des examens. Quant aux ergothérapeutes, acteurs de la réadaptation fonctionnelle, leur expertise peine à être suffisamment valorisée au sein des équipes multidisciplinaires. Selon Pôle Emploi, près de 240 000 professionnels soignants, principalement infirmiers et aides-soignants, devraient manquer d’ici 2024 pour répondre aux besoins d’encadrement des personnes âgées en établissements et à domicile .
Les effectifs des professionnels de santé en France
Au 1ᵉʳ janvier 2023, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) recensait plus de 230 000 médecins en activité sur le territoire : 99 500 médecins généralistes, 130 700 médecins spécialistes, accompagnés de 45 200 chirurgiens-dentistes, 24 600 sages-femmes et 73 400 pharmaciens inscrits à l’Ordre .
Concernant les professions paramédicales, le rapport DREES de juin 2024 indique qu’en 2021 environ 500 300 infirmières exerçaient en tant que salariées et 98 600 en libéral, tandis que 423 500 aides-soignantes étaient en activité, chiffres qui illustrent l’ampleur des équipes mobilisées au quotidien pour le soin des patients .
Le vivier des futurs professionnels est également scruté de près : en 2023, 171 502 élèves et étudiants étaient inscrits dans l’une des 1 357 formations aux professions de santé, dont 96 285 en formation d’infirmier, soit une hausse de 1 % par rapport à 2022 . En cumulant ces principales catégories, on dénombre plus de 1,25 million de médecins, infirmières et aides-soignantes mobilisés chaque jour pour garantir la continuité des soins en France .
Comment se faire embaucher rapidement dans un centre hospitalier ?
Le statut de contractuel dans la fonction publique hospitalière (FPH) représente la voie la plus rapide pour intégrer un établissement de santé. Cette modalité permet de pourvoir immédiatement un emploi permanent temporairement vacant, sans attendre l’organisation d’un concours. Le contrat, conclu en CDD d’une durée maximale d’un an renouvelable, peut déboucher sur un CDI après une certaine période d’exercice selon la réglementation en vigueur .
Pour devenir fonctionnaire hospitalier, il faut réussir un concours organisé par la FPH, accessible en catégories A (professions médicales et paramédicales supérieures), B (professions paramédicales) ou C (professions de soutien). Les sessions sont publiées sur Service-public.fr et le portail « Emploi Public Hospitalier », et comprennent des épreuves portant sur la réglementation sanitaire, la gestion des soins et des mises en situation professionnelle .
Pour maximiser vos chances, commencez par identifier les établissements proches de votre lieu de résidence ou de formation. Créez une alerte sur le site Choisir le service public et sur le portail Emploi santé de Pôle Emploi. Optimisez votre CV pour le rendre lisible en trente secondes, en mettant en avant vos stages hospitaliers, votre maîtrise des protocoles de soins et des logiciels de gestion des patients. N’hésitez pas à contacter directement le service des ressources humaines pour présenter votre candidature et solliciter des conseils sur les compétences recherchées. Participer à un forum emploi organisé par une Agence régionale de santé ou un CHU local peut également vous permettre de rencontrer les recruteurs et de recueillir des informations précieuses. Enfin, renforcez votre réseau professionnel sur LinkedIn ou via des associations (Ordre des médecins, associations de sages-femmes, etc.) pour obtenir des recommandations internes.
Adapter sa lettre de motivation pour l’hôpital
La rédaction d’une lettre de motivation pour un poste hospitalier doit refléter une parfaite connaissance des enjeux du service public de santé et mettre en avant votre adaptabilité, votre sens du travail en équipe et vos expériences en milieu clinique. Structurez votre lettre en trois temps : une introduction exposant votre intérêt pour l’hôpital et le service concerné, un développement détaillant vos compétences techniques (prise en charge, gestion des urgences, techniques spécifiques) et humaines (empathie, communication), puis une conclusion proposant votre date de disponibilité et remerciant le lecteur. Rédigez sans redondances avec votre CV, en privilégiant les verbes d’action et un style formel, marqué par une syntaxe rigoureuse. Pour vous inspirer, consultez des exemples lettres de motivation spécifiques au secteur hospitalier, en veillant à personnaliser l’en-tête avec l’intitulé exact du poste et le nom de l’établissement.
Conclusion
La situation des métiers médicaux en France en 2025 met en lumière des besoins pressants en ressources humaines, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Les professions sous tension – infirmiers, aides-soignants, médecins généralistes, sages-femmes et autres – nécessitent des stratégies de recrutement diversifiées et attractives. Se familiariser avec les procédures de recrutement, qu’elles soient par concours ou par contrat, et soigner sa candidature, notamment sa lettre de motivation, sont des étapes essentielles pour se démarquer. Par ailleurs, le développement des assistants médicaux et des infirmiers en pratique avancée (IPA), préconisé par la ministre Catherine Vautrin pour soulager les médecins et valoriser les carrières infirmières, constitue une piste prometteuse pour réduire la tension dans certaines spécialités et garantir un accès équitable aux soins pour tous.
Laisser un commentaire